
D’aussi loin que vos souvenirs vous portent il y a sans doute toujours eu des voitures autour de vous. Telles des madeleines de Proust motorisées, beaucoup d’entres elles marquent une période de votre enfance. Ce qui était une voiture «moderne» est devenue une voiture ancienne et rares sont celles arrivées sans encombres jusqu’a aujourd’hui. Ce qui aurait pu rester de la simple nostalgie est souvent devenu une passion et parfois même un métier : La rénovation de voitures anciennes.
La passion des voitures anciennes
La passion pour les anciennes voitures, qu’elles soient coupés, cabriolets, belles Anglaises ou muscle-car Américaines n’est pas un phénomène nouveau. De tout temps des passionnés on choyé, entretenu, rénové et collectionné les véhicules anciens. Ces dernières années néanmoins l’avènement des « Youngtimers » (véhicules d’une trentaine d’années) a dynamisé le secteur. Sans oublier un certain goût pour la spéculation qui relève parfois plus de la passion des profits que de celle des automobiles.

Pour s’en rendre compte il suffit juste de tenter de comptabiliser le nombre de rencontres, salons et manifestations autour des anciennes voitures.
Rien qu’au cours du mois de janvier 2020, 24 manifestations officielles (salons, bourses au voitures, aux pièces d’occasion) sont référencées par des sites spécialisés. Parmi eux le plus connu, Rétromobile, s’est déroulé du 5 au 9 février 2020 Porte de Versailles. Et nous ne parlons pas ici des réunions de clubs, manifestation diverses et animations non répertoriées.
Un marché en progression
Ce secteur du domaine de l’automobile est aujourd’hui très porteur, en terme de chiffre d’affaire mais aussi d’embauche. Selon un rapport de la Fédération Française des véhicules d’époque, ce marché représente un chiffre d’affaire annuel estimé (et probablement sous-estimé) de 4 milliards d’euros en 2015, (soit environ 3% du chiffre d’affaire global du secteur automobile). Le secteur offre 20000 emplois directs.
Le volume de 800 000 véhicules anciens possédés par les français représente quasiment 1,5 % des véhicules immatriculés ! Le nombre de propriétaires est lui estimé à 230 000 sur notre territoire.
Si l’on dressait un portrait robot du propriétaire de voiture ancienne, il serait un homme (95%), entre 35 et 60 ans, avec un revenu situé en moyenne à moins de 60000€ (71% des propriétaires, par ménage).

Quand à ses motivations ? elles sont diverses à vrai dire : le désir de posséder une voiture que l’on a aimé dans sa jeunesse. La spéculation. Le désir de faire renaitre de ses cendres un modèle oublié….
Combinons ceci au plaisir des sens et des discussions et échanges entre propriétaires passionnés, aux sorties, aux exhibitions, la recette est imparable pour rendre accroc tout amateur de belles carrosseries.
Et pourtant d’après eux, on ne cède pas forcément au “c’était mieux avant”, ces voitures ont des défauts, c’est ce qui fait leur charme !
La rénovation de véhicules anciens, des métiers.
La rénovation de véhicules anciens, ce sont de multiples métiers : négociant-te, carrossier-ère, mécanicien-ne, métiers de la sellerie, de la soudure, de l’électricité. De nombreuses compétences sont nécessaires et indispensables aux diverses étapes de la rénovation d’un véhicule.
Si bien souvent la formation d’origine est celle de la mécanique traditionnelle, la passion pour la restauration des véhicules anciens emporte et guide ces fans de vieilles mécaniques vers ce secteur d’activité.
En dehors des cursus de formation traditionnels (BEP, CAP bac pro et plus du secteur de la mécanique) il n’existe actuellement qu’un seul organisme de formation des métiers de la restauration : Le CNVA, Conservatoire national des véhicules anciens situé à Anthony. Ce centre de formation propose une formation courte dédiée aux bricoleurs en herbe ainsi qu’aux professionnels chevronnés. Sa formation longue (10 mois) a pour objectif de former de vrais professionnels de la restauration de véhicules anciens.
Ce manque de formations spécifiques pourrait devenir un frein au développement du secteur. Une large proportion des professionnels actuellement installés aura dépassé l’age de la retraite dans les 10 prochaines années.
Le secteur de la restauration de voitures anciennes connait actuellement un développement très positif. Un marché qui s’étend, des amateurs qui apparaissent et font renaitre des automobiles oubliées dans une grange ou un garage, des modes de communications modernes. Ses acteurs ne devront néanmoins pas perdre de vue les défis qui se profilent à l’horizon des prochaines années. Consolider le secteur à l’aide de formations solides, de certifications professionnelles afin d’assurer l’avenir avec des passionnés formés, puisqu’il s’agit avant tout d’une passion.
Sources utilisées dans cet article :
Les études publiées de de la FFVE – Fédération Française des véhicules d’époque.
Études et analyses des compagnies d’assurance automobile (disponibles gratuitement en ligne).